dimanche 27 janvier 2013

Le Singe Blanc et Nomeansno au Point Ephémère




 Dimanche 18 novembre, vite vite vite, on court voir Nomeansno et Le Singe Blanc au Point Ephémère ! J’ai commencé mon week-end par un concert trash/hardcore alors en toute logique… Je finis par une soirée où le punk se veut expérimental. 
 
© Oroblues
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Il y a beaucoup de monde pour la première partie, Le Singe Blanc, j’ai du mal à me frayer un chemin ! Ce groupe originaire de Metz est armé d’une batterie et de deux basses, c’est classe et pas que. Les trois musiciens s’amusent à déconstruire le rock pour le reconstruire en l’adaptant à leur formation très spéciale. Ils prennent des rythmes binaires simples qui, associés entre eux, donnent quelque chose de presque inqualifiable. Dire que c’est barré, cela ne serait pas assez original ; et dire que c’est original, cela ne serait pas assez barré… Je choisis la collision : c’est barréginal. Peu de temps après, le power trio de Vancouver (composé de deux frères) parvient jusqu’à nous, lentement. Ils sont à Paris pour leur tournée « Instagramp 2012 » et on espère trembler un peu non de non ! On aurait pu croire à une pyjama party au départ : Rob Wright (basse et chant) se traîne quasiment en pantoufles avec un vieux t-shirt rouge criard… fausse idée, car dès qu’il s’y met, un seul mot me vient à l’esprit : respect. Ils ont passé en revue presque tous leurs albums, et ceci sans pause s’il vous plaît ! Par-ci par-là, quelques titres expérimentaux où le batteur et le bassiste s’abandonnent à des jeux de voix. Le public est réceptif et attentif, et il finira par danser un peu plus violemment au fil de la soirée. Malgré un son punk très recherché, chaque morceau faisait preuve d’efficacité et de créativité. Nomeansno a su faire monter la pression progressivement, de la séduction le groupe est passé à l’agitation avec des titres comme Jubilation, Slave ou Obsessed, enfin on s’active ! Mon moment préféré sera pendant le rappel où le groupe exécutera une version de Tower pleine d’adrénaline et qui me restera en tête toute la semaine à venir. 

Les musiciens, dont on aurait aimé qu’ils soient nos grands-pères, ont en quelque sorte donné une leçon de punk et de simplicité à l’audience. A mon grand dam, ils n’ont joué que deux morceaux de Wrong… Peu importe, j’y retournerai la prochaine fois quand même !

© Oroblues
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Therapy ? au Divan du Monde




Lundi 19 novembre, retour au Divan du Monde, décidemment je ne quitte plus cette salle ! La première partie me passe sous le nez, encore une fois, je n’ai pas quitté le boulot assez tôt… Mille fois désolée, je ferai mieux la prochaine fois, croix de Malte, croix de fer !

© Oroblues
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Therapy ? donne son unique date en France pour leur tournée qui suit la sortie de l’album A Brief Crack Of Light, c’est au Divan du Monde et nous sommes tous ravis ! On se dit qu’on va revivre nos quinze ans, sauter dans tous les sens, dépenser toute notre énergie de la semaine etc. On est totalement excité quoi ! Dans la fosse, on remarque quelques t-shirts de Judas Priest, des bandanas et des vestes à manches courtes limite grungies : come back to the 90’s, les rides en plus, les cheveux gras en moins. Ils commencent leur set par Turn, un des tubes de Troublegum (1994), le public se réchauffe petit à petit ; puis le groupe irlandais enchaîne avec Isolation, et là, c’est l’explosion capillaire dans la fosse ! Le bassiste, Michael McKeegan, se donne à fond dès le début, il prend toute la lumière et joue beaucoup avec le public. Il partage sa basse avec les premières mains trouvées dans la salle et sautille comme une puce (maintenant dégarnie) durant la totalité du concert. Andy Cairns, le chanteur guitariste, se fera quant à lui plus discret ; quelques fois, on le sentira même en retrait… Dommage, car on aurait voulu un leader à ce concert et… tout était trop lisse. Sympathique, mais presque triste voire poli (aïe !). Même les morceaux d’un style un peu plus punk comme Nowhere (tellement attendu !) ou encore Stories n’ont pas fait leur effet. Pour être honnête, je m’attendais à une prestation plus intense, avec une gouache metal bien plus accentuée, prête à sévèrement tâcher l’audience. Finalement, j’ai assisté à la dégradation d’un divertissement pop-rock où les musiciens se fatiguent plus vite que la musique, mais surtout plus vite que le public, et ça, c’est le comble. 

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Therapy ? m’a fait rêver plus d’une fois, mais malheureusement, pas ce soir. Je m’en vais bougonne réécouter toute leur discographie à la maison, bien au chaud, en compagnie d’un plaid à poils longs et d’une douce tisane aux cinq plantes.

Anonymus et l'Esprit du Clan au Divan du Monde




Vendredi 16 novembre, me voilà de retour au Divan du Monde pour une affiche trash/hardcore sous le signe de la francophonie, quoi de mieux pour commencer un week-end ? A partir du moment où on a sa première bière entre les mains, absolument rien. 

© Oroblues
Ce soir, il y a deux premières parties avant l’arrivée de l’Esprit du Clan : Inside Conflict et Anonymus. Je ne vous cache pas que je rate le premier groupe pour cause de bouchons monumentaux sur le périphérique… J’arrive enfin, Anonymus commence tout juste leur set, je joue des coudes, me voilà devant et en quelques secondes je suis bluffée. Tous les membres du groupe dégagent une sympathie monstrueuse sur scène. Cela fait vint-trois ans qu’ils parcourent les routes et ils ne sont pas prêts de s’arrêter ! Pendant quarante-cinq minutes, les québécois d’Anonymus nous insuffle un trash décontracté ponctué de refrains fédérateurs comme « yeah, yeah, awaye, nous sommes tous sous pression ». Des paroles proches du punk, un professionnalisme indiscutable, Anonymus nous a donné la rage de vivre. Vers 21h15, l’Esprit du Clan déboule littéralement sur scène. Ils sont toujours six aux commandes et c’est ensemble qu’ils viennent remuer la terre et les idées. Avec des textes lourds de sens que l’on aurait eu tord d’oublier comme Fils de personne, Athésist metal ou encore On rase pas les murs, leur hardcore teinté de metal est brutal (mention spéciale à Bastos, leur batteur, car il est impressionnant) mais bougrement rassembleur. L’énergie de la scène se répercute sur la salle, le public est déchaîné : un nombre incalculable de pogos auxquels viennent se mêler les « hardcore danceurs », un circle pit et un wall of death lancés tous deux par Arsène, qui n’a pas quitté sa casquette malgré les hectolitres de sueur déversés pendant le concert. Chapitre V : Drama est le titre de leur dernier album (2011) et c’est avec honnêteté qu’ils viennent nous le balancer. Plus tard dans la soirée nous apprendrons que le guitariste, Chamka, est papa : une raison supplémentaire de dévaster les lieux par le pillage dans cette fournaise ! Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas vu une telle cohésion entre les musiciens et le public, et c’est pour moi, ce qui a fait la grande différence ce soir.  

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L’Esprit du Clan nous a permis un retour vers la réalité du hardcore : ici personne n’est sous-estimé, ce qui importe c’est la communion abrupte des « ptits salopards » qui trainent dans la fosse, comme dirait Arsène. Le ton est fort, le partage sans rival.


ps : mille excuses pour les "photos", carte sd oubliée... Photos made in HTC...


Electric Mary au Divan du Monde



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Une chronique, un mot : Première
C’est ma toute première fois au Divan du Monde, la première fois que je vois Electric Mary sur scène, la première fois que j’ai un pass photo… Bref, ceci est ma première chronique et je ne vous demanderai aucune indulgence musicale. 

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Paris, le 11 novembre 2012, Electric Mary nous présente leur troisième album intitulé III et le public attend les australiens de pieds fermes ! Dès les premières notes, le groove s’installe, ce qui tranche foncièrement avec le groupe de première partie, les français Sticky Boys, beaucoup plus binaire mais tout de même efficace. Le rock’n roll est, quant à lui, porté par un chanteur mi-John Garcia (pour le physique) mi-Chris Cornell (pour la voix), d’une classe internationale et indéniable. Il prend des positions plus que suggestives tout au long du concert et adore se pavaner avec son long manteau noir au col fourré. Face à lui, un public qui connaît (presque) toutes les chansons et un bassiste survolté qui en profite. Alex Raunjak prend un plaisir fou sur scène et il sait parfaitement nous le transmettre. Il prendra quelques bains de foule pour le plaisir des plus grands fans, ce qui va en aucun cas le calmer ! Et c’est tant mieux. La soirée annonce un style de plus en plus stoner et malgré sa discrétion, le nouveau guitariste gaucher ne se laisse pas impressionner ; il s’abandonne à des solos maîtrisés qui nous mettent tous d’accord. Le groupe nous livrera aussi quelques clins d’œil : pendant un break, Rusty Brown entonnera Two minutes to midnight et le guitariste Pete Robinson commencera à jouer Hallowed be thy name ce qui fera beaucoup rire la salle. Ces moments sont à la fois une façon de renforcer le lien avec la horde de chevelus en jean mais ils paraissent toutefois trop longs… Aucun problème, Electric Mary achèvera son concert par un tube (un autre ?) My best friend, hymne que tout le monde reprendra en chœur, histoire de mettre un point d’honneur à une soirée pleine de promesses riffement tenues !

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  Electric Mary nous a donc électrifié avec un rock’n roll à la limite du bestial. Après un match de rugby perdu la veille face à la France, les australiens ont pris leur revanche (et pas qu’à moitié !) à coups de guitare, de bières et de mid-tempos ravageurs.


mercredi 25 avril 2012

Une joie ivre


Un spectacle de et par Alexandre Astier, mise en scène Jean-Christophe Hembert, Au Théâtre du Rond Point du 5 avril au 13 mai 2012, durée 1h20

Avis en alexandrins (ou presque)

Paraît-il que la pluie nous transperce le cœur,
Mirez mon sourire mes amis : ma joie demeure !
Hier, nous avons entonné les notes du temps,
Clavecin, viole de gambe, dansez maintenant !

Des ombres pour mieux saisir le fantôme de Bach,
Une diction magique, un élan dionysiaque,
Nous percevons sauvagement l'ultime tristesse,
D'un homme vertueux, virtuose rempli d'ivresse.

Les pleurs sont le rythme d'un hommage continu
Où la malice règne d'une plume absolue.
Dans l'intervalle du monde, nous percevons
L'artiste, sa trace pure, le murmure de son aplomb.

Nos battements se suspendent lorsque la nuit tombe,
Une voix nous ranime, personne ne succombe.
Les corps bruts se parlent pour mieux se confesser
Le génie fugue, le génie fouille : il est Astier.

mardi 25 octobre 2011

Pompéi à travers les siècles


Le Musée Maillol expose jusqu'au mois de février les témoignages d'une ville engloutie, Pompéi. C'est une exposition à taille humaine (et ce n'est pas pour nous déplaire !) composée de neuf parties : au rez-de-chaussée, nous retrouvons les moulages, la culina, la maison : entre atrium et triclinium et la religion domestique ; puis au premier étage, l'instrumentum domesticum (en trois catégories), Eros dans la maison et nous finissons par les jardins et les péristyles.

Les moulages,
Dans une toute petit pièce, nous découvrons les corps des victimes de l'éruption. Ici, deux corps humains sont exposés, en plâtre, et un chien, en plâtre, os et bronze. C'est une vision assez terrifiante qui se fige sous nos yeux, et en même temps, c'est fascinant. La clarté des corps contraste avec la couleur foncé des murs. Absolument saisissant.

La culina,
Vous avez compris, nous voici arrivés dans la cuisine. A l'origine, il s'agissait d'un simple foyer à même le sol. Par la suite, un comptoir a été aménagé sur lequel du bois ou du charbon était brûlé. Comme nous, les Romains consommaient trois repas par jour, le plus important étant celui du soir (coena). Dans cette culina, nous retrouvons une balance avec ses poids, une louche, une passoire merveilleusement travaillée, des coupes, un moule, des plats... tous en bronze ! Et à gauche de la pièce, un laraire, autel destiné au culte des Lares, les dieux du foyer.

La maison, entre atrium et triclinium,
L'atrium est le lieu de la maison où le maître y accueillait les visiteurs. L'atrium possède une large ouverture au centre du toit, recueillant les eaux de pluie dans un bassin qui alimentait une citerne souterraine. Le triclinium, destiné aux banquets, était quant à lui situé au cœur de la maison. Orné de peintures, il donnait généralement sur le portique du jardin. Ce que nous pouvons retenir de cette pièce, ce sont trois "tableaux" en particulier. Ce sont en réalité des peintures murales datant de 45-79S après JC qui sont exposées comme des tableaux : Génie ailé, Dionysos trônant, Amazone assise. Les tons ocre et rouge brique prédominent et nous enveloppent. Un pas, et nous voici plongés dans une maison de l'époque, douce et sereine.

La religion domestique,
De nombreux objets sont ici présentés dans des vitrines. Deux ont retenu mon attention : un brûle-parfum en forme de berceau, et un brûle-parfum enlacé d'un serpent. Ces objets, de petite taille, sont en bronze ou en terre cuite et nous rappellent que la religion des habitants de Pompéi dérivait du mélange d'anciennes divinités latines, grecques et étrusques. En effet, les croyances ne se limitaient pas à l'univers des dieux : la superstition et la magie jouaient également un grand rôle.

L'instrumentum domesticum,
Ce moment de l'exposition regroupe trois catégories d'objets : la vaisselle en argent et en bronze, la vaisselle en terre cuite et en verre, et les soins cosmétiques. Nous retrouvons une série de lampes ornées d'animaux, un tabouret,des cuillères, des coupes... Le plus impressionnant ? Un réchaud en bronze qui date du 1erS avant JC ! Ainsi qu'une baignoire, en bronze elle aussi. L'univers des Pompéiens n'a plus aucun secret pour nous, nous nous y sentons bien.

Eros dans la maison,
J'ai beaucoup ri. Non pas à cause de ce qui est exposé (quoi que... des phallus plus grands que deux jambes réunies ? Pourquoi pas.) mais à cause de cette petite note à l'entrée de la pièce que je ne peux m'empêcher de retranscrire : "Dans une société comme celle de Pompéi qui ne connaissait ni le péché ni la pruderie, l'érotisme revêtait un tout autre aspect que celui auquel nous sommes habitués aujourd'hui". Faites attention à vos enfants, c'est choquant ! Ou plutôt, très marrant parce que très improbable. La figure prédominante : le Satyre, sous toutes ses formes (vraiment toutes ses formes !). Petit clin d'œil au Phallus ailé avec quatre grelots, qui fera chavirer tous les cœurs.

Jardins et péristyles,
C'est la dernière partie de l'exposition. Après des tons chauds, nous voici plongés dans du bleu et du vert, le tout sur un ton très léger. Nous pouvons contempler les peintures de jardin avec ses paons, ses oiseaux...C'est une pièce très lumineuse qui tente vraiment de nous happer dans un labyrinthe de fleurs et de statues en marbre blanc. A la fin du parcours, nous nous retrouvons face à face avec une fontaine en mosaïque, assez grande, constituée de tesselles de pierre et de verre et des coquillages. A cette époque, les abords des piscines étaient décorées de fontaines, comme celle que nous retrouvons ici, et par de nombreuses statuettes aux sujets aquatiques.

Pompéi, un art de vivre est donc une exposition sincère, très agréable et ludique. On se prête au jeu des fouilles archéologiques, sorte d'enquête dans les maisons pompéiennes avant l'apocalypse. Chaque objet a son importance et nous, nous trouvons facilement notre place. Les traces ont traversé les siècles, et c'est en cela que c'est profondément émouvant.